Tyr, Sidon (Saidan) et Serepta : trésors de l'archéologie libanaise

Ruines de Tyr

L'archéologie et l'épigraphie phéniciennes montrent qu'au temps de Jésus, la ville de Tyr était un port cosmopolite au faîte de sa prospérité économique. Moins florissante, la ville de Sidon gardait le souvenir de l'époque où elle s'appelait Sidon la Grande. Les communautés juives de Tyr et Sidon poursuivirent là leurs activités industrieuses jusqu'à l'époque moderne. Jésus apporta la Bonne Nouvelle aux communautés juives qui étaient installées dans ces régions, mêlées à de nombreuses populations païennes. Le Christ louera publiquement la persistance et la répartie pleine de foi de cette femme, dont la prière fut exaucée. C'est dans le même esprit que Jésus manifestera une bienveillance particulière envers les villes de Tyr et Sidon, et louera leur disposition à faire pénitence sans avoir vu les nombreux signes et miracles faits dans les villes juives comme Chorazeïn et Bethsaïde (Mc. 8 et Mat.15).

Jésus n'a pu ignorer enfin Sarepta, l'actuelle Sarafand, une bourgade entre Tyr et Sidon, par laquelle il devait passer en se rendant d'une ville à l'autre. S'adressant aux Juifs de Nazareth, il évoqua un épisode de la vie d'Élie qui se déroula à Sarepta «Assurément, je vous le dit il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d'Élie (...) lorsque grande famine sévit sur tout le pays ; pourtant ce n'est à aucune d'elles que fut envoyé Élie, mais bien à une veuve de Sarepa, au pays de Sidon » (Luc4).

Des commentateurs de l'Évangile relèvent que souvent, pour se soustraire aux provocations et aux questions pièges des Pharisiens et Sadducéens, Jésus se rendait dans la région de Tyr et de Sidon. C'est là qu'il se reposait, jouissant d'un moment de tranquillité. C'est la raison pour laquelle, semble-t-il recommandait à ses hôtes juifs et à ses disciples de ne pas faire savoir qu'il se trouvait dans la région. Les évangiles de Saint Marc et de Saint Mathieu ont cependant recueilli une tradition locale qui met Jésus en présence d'une cananéenne ou syro-phénicienne. Apprenant que Jésus se trouvait dans la région, malgré les consignes de ce dernier, cette mère sollicite la guérison de sa fille gravement troublée.